Le bord d'aile de KSP

 

- Installation d'un réseau de communication
(mods utilisés : KER - Kerbal Engineer Redux, Remote Tech, HyperEdit)

 

- Différents layouts
- Conception des satellites

- Mise en place

- La Mûn et Minmus

 

     De base dans le jeu, les satellites sont légèrement overpowered : les antennes et paraboles n'y sont absolument pas obligatoires et on peut continuer à évoluer tranquillement depuis l'autre bout du système sans contrainte. Plusieurs mods se sont mis en tête de corriger ça, comme Antenna Range ou dernièrement Kerbalism qui propose (entre beaucoup d'autres choses) de s'occuper du cas des satellites. Il est même prévu, pour une prochaine version du jeu (1.2 certainement), de corriger ça officiellement.

     En attendant on va se pencher sur le cas de Remote Tech qui est, je pense, le plus complet et le plus complexe dans le domaine (en plus d'avoir été le premier ^^ ).

     Remote Tech, RT en abrégé, se propose de brider la toute puissance des sat', en obligeant tout module non habité à être constamment relié au KSC par une antenne sous peine de ne plus pouvoir le contrôler. Et en ajoutant à tout ce qui est antenne une portée maximale, parce que c'est trop facile de passer un coup de fil en PCV depuis Eeloo sans même avoir le 4G.
     Il faut donc mettre en place un vrai réseau de communication afin de ne jamais perdre le contrôle ; ou du moins de le perdre quand on en a pas besoin (par exemple quand on voyage entre deux astres) mais surtout de le récupérer quand on en a besoin (genre quand on arrive à l'astre de destination et qu'il faut penser à circulariser). Vous aurez aussi besoin d'être connecté au KSC pour pouvoir transmettre des données scientifique.
    Le mod ajoute aussi la prise en compte du délai dans les communications : sur Minmus vous trouverez un lag de l'ordre de 2 dixièmes de secondes dans les commandes (on peut encore contrôler manuellement), sur Duna on approchera la minute trente (on évitera de contrôler manuellement ^^ ), plus loin encore le délai sera toujours plus grand. Il gère aussi les obstacles que forment planètes et lunes, donc même si votre vaisseau dispose d'une antenne capable d'atteindre l'autre bout du système, si vous êtes en orbite autour de Kerbin à l'opposé du KSC, le signal ne passera pas au travers du globe et vous ne pourrez pas contrôler votre appareil. D'où l'intérêt des relais de communication que nous allons installer.

 

     Alors ça consiste en quoi, un réseau de communication standard ? Il faut un minimum de trois satellites en orbite autour de Kerbin, si possible en géostationnaire, mais pas forcément. Et qu'est-ce qu'une orbite géostationnaire, donc ? Il s'agit d'une orbite où l'on tournera exactement à la même vitesse que l'astre autour duquel on orbite. De fait, on survolera toujours le même point au sol. Dans le jeu par exemple, Kerbin fait un tour complet sur elle-même en 6h, une orbite géostationnaire (GSO en abrégé, pour GeoStationnary Orbit) sera donc positionnée de façon à faire un tour complet de Kerbin en 6h. La taille de l'orbite importe peu tant que sa période orbitale est de 6h ; mais le plus simple est de faire une orbite circulaire à 2868 km et d'ajuster ensuite pour avoir les 6h tout pile.

     Pour se faire, on a à notre disposition deux types d'antennes : les antennes classiques, qui captent n'importe quoi à leur portée et renvoient le signal à n'importe quelle autre antenne dans leur rayon d'action, mais dont ladite portée est assez courte ; et des paraboles à la portée beaucoup plus grande mais devant être reliée à une autre parabole (le signal doit passer dans les deux sens pour que ça fonctionne).

 

     /!\ Attention, l'usage de ce mod complique quand même pas mal le jeu ; il n'est pas rare au début de paumer un vaisseau parce qu'on était hors de portée de contrôle au mauvais moment. Mais je trouve que ça vaut la chandelle ;o)

 

 

 

- Différents layouts
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     Il existe plus d'une solution pour le placement des satellites (layout dans la langue d'Elvis Presley), tous ont leurs avantages et leurs inconvénients et peuvent être valables dans une situation ou une autre. Vous pouvez vous aider de ce site pour planifier vos futurs réseaux et voir quelles antennes utiliser pour relier vos satellites, mais ça ne marche que pour un astre donné (pas de possibilité de planifier un réseau interplanétaire).

     Voici quelques exemples de dispositions que j'ai testé au fil des années :

 

Layout en 3 points

     Layout à 3 satellites équidistants en GSO. Chacun des sat' est capable d'atteindre la Mûn et Minmus et dispose en outre de paraboles pour atteindre deux autres satellites contenant les paraboles pointées vers les autres planètes situés à la bordure de la SoI de Kerbin.

Avantages :
- couverture complète autour de Kerbin
- ça fait un peu "symbole mystique façon Illuminati" XD

Inconvénients :
- les deux satellites en bord de SoI sont une très mauvaise idée ^^ Ils sont trop loin, depuis les autres planètes il faut des paraboles pour pointer directement vers chacun ces satellites au lieu d'un seul qui pointerait vers Kerbin
- nécessite des paraboles pour pointer les satellites entre eux, donc plus de consommation, plus de batteries
- les satellites doivent être lancés "en même temps" pour paramétrer les antennes avant de les positionner

     Il est bien sûr améliorable, par exemple en ramenant toutes les paraboles vers les autres planètes sur ces trois satellites, mais il reste toujours l'inconvénient de devoir lancer les trois avant de les positionner et la nécessité de paraboles pour les lier entre eux.

 

 

 

Layout "économique"

     Ce layout est né de deux constats simples : 1/ on n'a besoin que de deux satellites pour couvrir une planète ou une lune ; 2/ vu que je pose toujours plusieurs satellites de scan en orbite des planètes ou lunes (ScanSat et autres), pourquoi ne pas les utiliser pour relier les deux sat' en GSO ?

Avantages :
- seulement 2 sat' de comm', les autres étant de toute façon nécessaires à un moment ou un autre de la partie
- pas besoin de paraboles pour relier les satellites entre eux, une Communotron32 sur  chaque suffit
- couverture complète

Inconvénients :
- réseau aléatoire (pertes de connexion) tant que tous les satellites ne sont pas en place
- beaucoup de satellites à lancer pour que ce soit fonctionnel
- placement des satellites en orbite polaire délicat au niveau des angles et des positions

     Ca fonctionne plutôt bien, mais le grand nombre de sat' à lancer rend le truc très répétitititif et un brin chiant, il faut dire.

 

 

 

Layout en 4 points

     Mon layout actuel ; deux satellites diamétralement opposés pointent vers la Mûn et Minmus, les deux autres (donc diamétralement opposés aussi) vers les planètes extérieures.

Avantages :
- par rapport au layout en 3 points, seulement deux satellites sont chargés de ouatmilles paraboles vers les autres planètes (économies en mode carrière)
- couverture plus que correcte

Inconvénients :
- le placement des satellites doit être extrêmement précis ; les Communotron32 sont ici à la limite de portée entre elle, un écart de 2° en trop et on perd le signal.

 

 

     Ces layouts concernent Kerbin (ou les autres planètes, au choix), pour les lunes j'utilise en général le layout 3 points étant donné que les distances sont en général bien plus courtes, on n'a pas besoin de paraboles pour relier les 3 sat' entre eux, des antennes suffisent.
     L'avantage est que l'on peut répéter les mêmes schémas pour toutes les planètes / lunes (en modifiant les altitudes évidemment), à l'exception de Jool : cette dernière est mon épine dans le pied, je n'ai pas encore, à l'heure actuelle, trouvé de solution satisfaisante pour obtenir une bonne couverture. En effet les deux seules paraboles capables d'atteindre la planète verte ont un cône d'ouverture trop petit pour englober la géante gazeuse ; de fait le signal n'est diso que lorsqu'un satellite passe dans ledit cône (sans compter que certaines de ses lunes sont sur le plan équatorial et viennent gêner régulièrement la transmission). Bref, je galère encore avec celle-ci, si vous avez une solution qui fonctionne, je suis preneur ;o)

 

     Pour ce tuto on va partir sur le layout à 4 points ; même s'il est un peu délicat à mettre en place à cause des angles de placement précis, je pars du principe qu'à partir du moment on arrive à un truc un peu complexe, on peut arriver à faire un truc plus simple après :op

     Attention si vous décidez d'installer RT sur une partie déjà commencée, si vous ne les avez pas prévus pour, vous risquez de perdre totalement le contrôle de vos satellites et engins non-habités déjà lancés ;o)

 

 

 

- Conception des satellites
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1/ Satellites "internes" (pour la Mûn et Minmus)
- fichier *.craft (satellite + lanceur)
(clic droit - Enregistrer sous, puis déposer dans VotreDossierKSP\saves\NomDeVotreSauvegarde\Ships\VAB)

     Comme indiqué plus haut, nous allons concevoir deux types de satellites différents et en lancer deux de chaque. Les premiers seront les plus simples puisqu'ils comprendront uniquement une Communotron32 (pour communiquer avec tout ce qui est à portée entre LKO et quasiment l'orbite de la Mûn) et deux Communotron DTS-M1 pour joindre la Mûn et Minmus.

     Ces deux pièces sont nouvelles et ajoutées par RT. La Communotron32 est en fait une version plus puissante de la Communotron16 de base avec le double de portée (et deux fois plus longue) :

     Les infos nous apprennent qu'elle dispose d'une portée de 5 Mm (5 000 km) et qu'elle consomme 36 EC/min (soit 0.6 EC/s). Il s'agit d'une antenne omnidirectionnelle, capte n'importe quel autre signal à sa portée, dans un sens comme dans l'autre. Attention car elle casse si vous allez trop vite en atmosphère (comme les panneaux solaires), donc on ne la déploiera qu'une fois en orbite.

     La Communotron DTS M1 est la plus petite des paraboles mise à disposition par RT :

      Celle-ci a une portée de 50 Mm (50 000 km) et consomme 49.20 EC/min (0.82 EC/s). Elle dispose en outre d'un large cône d'ouverture de 45°, ce qui en fait la parabole idéale pour communiquer entre une planète et ses lunes. Elle aussi casse en atmosphère si active.

     Pour que la communication entre deux antennes fonctionne, le signal doit passer dans les deux sens : si l'on dispose une Communotron32 et une DTS-M1 à 10 000 km de distance, la parabole sera capable de communiquer avec l'antenne, mais l'antenne ne sera pas capable d'atteindre la parabole, on n'aura donc pas de signal.

 

      Bref. Penchons-nous donc sur notre satellite proprement dit. Il nous faudra évidemment une sonde pour le diriger (on ne va pas envoyer une capsule habitée tourner indéfiniment là-haut ^^ ), et avec RT, les sondes ont une portée et une consommation maintenant :

     Celle-ci par exemple consomme 3 EC/min (0.05 EC/s). Non visible sur le screen (car plus bas dans les infos), elle dispose, comme toutes les sondes, d'une portée de 3 km. Ce n'est certes pas beaucoup, mais cela vous permettra par exemple de balader un petit rover aux alentours du KSC sans mettre d'antenne, ou, si vous avez perdu le contrôle de votre satellite, en approchant tout autre vaisseau en liaison avec le KSC, le récupérer (et déployer cette foutue antenne que vous avez oublié de sortir :op ).

 

     Nos satellites seront déployés en orbite géostationnaire (GSO en abrégé, pour GeoStationnary Orbit). Kerbin a une période orbitale de 5h 59min 9.4s (et non pas 6h tout pile comme je l'ai longtemps cru), il faudra donc placer nos sat' de façon à ce qu'ils aient la même période orbitale. Le positionnement idéal pour cela est de les mettre sur une orbite de 2 863 334.06m (2 863.33 km) pour une vitesse de 1009.81 m/s (infos tirées du Wiki). Dans la pratique, on fera une orbite aussi proche que possible et on bidouillera ensuite pour avoir la période orbitale ;o).

     Nous avons vu que tout ce fatras d'antennes et de paraboles consommait du jus. Il nous faut donc des panneaux solaires, et des batteries pour tenir le choc quand le satellite passera dans la partie sombre de Kerbin. La question à 100 balles est... combien, au juste ? Pour cela, nous allons utiliser ce calculateur très pratique.
     Le cadre du haut nous demande les paramètres notre orbite, soit 2863.33 km aussi bien en AP qu'en PE, le corps céleste étant Kerbin. En cliquant sur le bouton Calculate, il nous indique une période d'obscurité de 1195s (19min 55s) :

     Le second cadre reporte cette durée, et nous demande ensuite notre consommation énergétique que nous allons donc calculer :
- la sonde, 3 EC/min
- la Communotron32, 36 EC/min
- Les DTS-M1, 49.20 EC/min, x2 soit 98.4 EC/min

     Soit un total de 3+36+98.4=137.4 EC/min. Hors le calculateur nous demande des EC/s, donc nous divisons par 60, soit 2.29 EC/s. On entre cette valeur dans le tableau et clique sur le deuxième bouton Calculate :

     Il nous faudra donc des batteries capables de contenir 2737 EC minimum (un peu de marge ne fait jamais de mal). Allons-y donc.

 

     Deux batteries circulaires de 1.25m et 6 petites batteries fourrées dans une Service Bay feront l'affaire. Pour les panneaux solaires, les standards produisent tous 1.6 EC/s max, il nous en faut donc deux. Les versions sans boîtier ne peuvent pas se replier une fois déployés, mais comme notre satellite n'est pas sensé revenir un jour, on s'en contentera.
     En dessous, un peu de fuel et un petit moteur, je pars ici sur un satellite auto-propulsé mais il y a d'autres méthodes, comme par exemple un étage de transfert avec le satellite fixé au bout ou une navette de transport, mais comme nous allons nous intéresser plus tard à l'ordinateur de vol intégré de RT, nous resterons sur une version non-habitée ;o) Selon la carte des Dv, pour nous placer en GSO (ou KSO ici, Keostationary Orbit ^^ ) depuis LKO, nous avons besoin de 1 115 m/s.
     A l'intérieur de la Service Bay, au centre, j'ai placé une boule de monopropellant et des petits RCS unidirectionnels pointant vers l'avant et vers l'arrière ; ces derniers nous servirons à affiner notre placement avec une puissance minimale plutôt que de le faire au moteur.

 

Ce sera tout pour ce satellite (et c'est déjà pas mal ^^)

 

 

2/ Satellites "externes" (pour les autres planètes)
- fichier *.craft (satellite + lanceur)
(clic droit - Enregistrer sous, puis déposer dans VotreDossierKSP\saves\NomDeVotreSauvegarde\Ships\VAB)

     Pour ce deuxième type de sat', destiné à atteindre toutes les autres planètes du système Kerbolien, nous allons procéder exactement de la même façon, excepté que nous allons avoir besoin de lourd au niveau des paraboles, et logiquement, au niveau des réserves d'énergies.

     Nous aurons besoin de :
- 1 Communotron32, pour faire la liaison avec les deux autres paires de satellites internes
- 2 Communotron 88-88 pour Eve et Duna
- 2 Reflectron KR-14 pour Dres et Moho
- 2 CommTech-1 Eeloo et Jool (même si pour Jool ce n'est pas le pied, comme je l'indiquais plus haut)
- 1 Reflectron GX-128 pour pointer constamment sur le vaisseau actif.

     Sachant que nous garderons la même sonde, passons maintenant aux choses qui fâchent avec le calcul de la consommation électrique :
- la sonde, 3/min
- Communotron32, 36/min
- 88-88, 55.80/min x2, soit 111.6/min
- KR-14, 55.80/min x2, soit 111.6/min
- CT-1, 2.60/s x2, soit 5.2/s
- GX-128, 2.8/s

     Alors déjà, nous voyons que les unités ne sont pas les mêmes partout, donc on converti tout en EC/s :
(3/60) + (111.6/60) + (111.6/60) + 5.2 + 2.8 = 12.37/s

     Ouch. (et encore, la conso de la GX-128 a été revue à la baisse ^^ ). Entrons donc ça dans le calculateur, juste pour rire :

     Ah ouais, 14 070 d'EC quand même. Ca fait beaucoup ^^ Partant de ce constat, on a deux solutions : soit (et c'est le plus adapté en Carrière je pense) on monte un satellite "en kit" avec son nombre de batteries et de panneaux solaires au fur et à mesure que l'on débloque les paraboles dans l'arbre tech et du besoin actuel ; soit on monte tout d'un coup et on utilise des RTG au lieu de batteries et panneaux solaires. Pour rappel, ces derniers produisent de l'électricité à partir de rien (et ne sont donc pas gênés par l'obscurité, ils produisent quand même), mais produisent peu, 0.75/s. Il nous en faudrait donc 17 pour faire fonctionner tout ce fourbi, ça va encore. C'est cette solution que nous allons donc utiliser pour ces tutos ;o)

 

Voilà à quoi ressemble notre grosse bête une fois monté (et paraboles déployées) :

     Evidemment avec un truc pareil il nous faudra masse de carburant, et on ne devrait pas avoir besoin de diminuer la puissance des RCS pour être précis dans notre placement ^^

 

     Maintenant si vous lancez ces engins tel quel, passé 3 km, pouf!, les moteurs se coupent et le bazar redescend. C'est normal, souvenez-vous, la sonde n'a que 3 km de portée, et la Communotron32 est inactive car elle casse en atmosphère. Pour palier à ça, il faut coller sur la coque du lanceur (car on n'en aura plus besoin après) une autre antenne, une Reflectron DP-10. Cette antenne a la particularité de fonctionner en atmosphère sans casser, mais elle n'a qu'une portée assez courte qui vous servira juste à monter en orbite. De fait, après avoir éjecté la coiffe vers 60 km, déployez les antennes (sur ces modèles, tout est regroupé sur l'action group 1) pour que la Communotron32 prenne le relai.

 

 

 

- Mise en place
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     Une fois le premier satellite en orbite, vous devriez avoir de nouveaux éléments sur la carte :

     Le point rouge représente le KSC et la ligne verte la liaison entre votre satellite et ce dernier. L'indicateur sous le chronomètre de mission indique lui le délai dans les commandes pour votre engin. Il est ici d'un millième de seconde donc il ne se ressentira pas, mais plus vous serez éloigné du KSC plus il se fera sentir (2 dixièmes de secondes sur Minmus, plus d'une minute sur Duna). De fait, sortis de la SoI de Kerbin, on évitera de manipuler nos appareils à la main (j'y reviens juste après).

Et après quelques secondes...

     La ligne verte a disparue et l'indicateur est passé en rouge avec la mention "No connection", et il n'y a plus moyen de contrôler le satellite. Mais pourtant notre Communotron32 a une portée de 5 000 km ?! Certes, mais dans ce cas-là, c'est la courbure de Kerbin qui bloque le signal qui ne peut pas passer au travers du globe, donc on a perdu le contrôle. Pas grave, on le retrouvera quand on repassera au-dessus du centre. Mais, me direz-vous, si on ne peut contrôler notre engin que s'il est au-dessus du KSC, comment va-t-on faire pour le mettre là où il faut ?! Avec le nouvel outil mis à disposition par Remote Tech, l'ordinateur de vol.

     Ce dernier s'ouvre en cliquant sur le bouton en forme de calculatrice à côté de l'indicateur en haut à gauche et se présente ainsi :

     Il apparait "fermé" au début (juste la partie de gauche), la partie de droite s'ouvre en cliquant sur la double flèche en bas. Il est découpé en plusieurs parties :
1/ choix du mode de vol. Kill permet d'autodétruire votre fusée. Nan, je déconne, c'est pour "Kill Rotation", en gros, c'est le SAS standard. Node la fait s'aligner sur le curseur du nœud de manœuvre (s'il y en a un) et RVEL sur la vélocité relative. ORB est le mode Orbite, SRF le mode SURFACE et TGT le mode Target (cible). CUSTOM permet de spécifier une orientation particulière avec les boutons en 3/
2/ en dessous nous avons les 6 directions de manœuvre : GRD+ et - pour Prograde et Rétrograde, RAD+ et - pour Radial et Antiradial, NRM+ et - pour Normal et Antinormal. En gros, vous choisissez le mode en 1 (par exemple Orbite) et le sens en 2 (GRD-) et votre fusée s'aligne sur le rétrograde de votre orbite. Si vous utilisez le Smart A.S.S. de MechJeb, c'est la même chose.
3/ ces boutons fonctionnent avec le bouton CUSTOM au-dessus et permettent, comme je le disais, d'indiquer un position spécifique. PIT représente le pitch (inclinaison), HDG le heading (cap) et RLL le roll (roulis), le tout en degrés.
4/ cette section vous permet de définir un burn précis. Commencez par indiquer la puissance à appliquer aux moteurs avec le taquet Throttle, puis entrez quelque chose dans la zone de texte en dessous. L'ordinateur est intelligent et peut comprendre plusieurs notations. Par exemple, vous indiquez "18s", il effectuer une poussée à la puissance définie au-dessus pendant 18s ; si vous écrivez "156 m/s", il va effectuer une poussée de 156 m/s, une fois que vous aurez cliqué sur le bouton BURN en dessous. Le bouton EXEC lui permet d'exécuter automatiquement le prochain noeud de manoeuvre, et comme indiqué plus haut, d'ouvrir la partie de droite.
5/ ici se trouvent la liste des commandes à effectuer que vous pouvez ajouter les uns derrières les autres. Vous ne pouvez malheureusement pas les réorganiser, mais vous pouvez supprimer certaines actions  en cliquant sur leur croix en haut à droite.
6/ cette dernière zone affiche le statu de la connexion (ici, pas en ligne) et le délai actuel. On peut définir un timing pour les commandes, par exemple si vous inscrivez 18m dans la fenêtre à côté et cliquez sur la flèche, les prochaines actions que vous effectuerez ne seront exécutées que dans 18 minutes. C'est utile par exemple si l'on  veut plonger dans l'atmosphère (et donc replier les antennes pour ne pas les casser, donc perdre le contrôle) et demander à les re-déployer quelques minutes plus tard après être de retour dans l'espace.

     Ouf, ça fait beaucoup à digérer d'un seul coup, mais on va réutiliser ça au fur et à mesure, ça va devenir plus facile ;o)

 

     Bref, pour le moment nous sommes donc sans contrôle, donc on n'a pas grand-chose d'autre à faire qu'à attendre que le satellite repasse au-dessus du KSC et nous redonne la main.
     Nous voulons placer ce sat' en orbite géostationnaire et si possible au-dessus du KSC, histoire d'être toujours en liaison. Au début j'avais indiqué que le meilleur moyen pour ça était de faire une orbite à 2 863.33 km et d'ajuster après, c'est donc ce que l'on va faire.

     Pour arriver à l'altitude désirée au-dessus du KSC, l'idéal est d'effectuer la poussée "tout en bas" au moment où le KSC est "tout à droite", mais vu que nous ne pourrons pas le faire manuellement (on ne sera pas à portée), on va demander à l'ordinateur de vol de l'effectuer à notre place. Et comme Kerbin aura tournée lorsque nous arriverons à ce point, on le place un peu plus loin. C'est un peu pifométrique, mais bon... ^^
     Puis sur l'ordinateur de vol, nous pressons d'abord le bouton NODE (pour aligner le sat' sur le nœud) puis le bouton EXEC (afin qu'il exécute le nœud tout seul) :

     Les deux actions se sont placées en queue (la première est déjà exécutée, il n'y a pas de compte à rebours), la poussée se fera dans 25 minutes. Par contre, l'ordinateur de vol manque parfois un peu de précision donc il faudra peaufiner à la main après (déjà qu'on ne peut pas régler le nœud pile comme on veut... ^^). Attention, si vous modifiez le nœud après, RT n'en tiendra pas compte, sa poussée est programmée, le seul moyen de la modifier est de la supprimer et d'en redemander l'exécution (si on est toujours à portée).

     Tant que nous sommes connecté au centre, il est temps de pointer nos paraboles vers leurs cibles respectives (bien que ce pointage soit fictif, la position du satellite importe peu :op ). On effectue un clic droit sur la première et on clique sur le bouton "No Target", qui ouvre une nouvelle fenêtre où l'on peut choisir la cible. On prendra la Mûn pour la première parabole et Minmus pour la deuxième :

 

Au moment dit, la poussée s'effectue d'elle-même bien que nous soyons toujours hors connexion :

 

Après la poussée, il a effectivement été un poil trop loin.

Mais on fera avec, pas le choix ^^

 

     On récupérera le signal en montant vers l'AP, du coup on peut circulariser à la main :o) (il faut juste penser à supprimer le mode Kill Rotation sur lequel il passe après l'exécution d'un noeud pour ne pas créer de conflit entre l'ordinateur de vol et le SAS / les commandes manuelles).

     Une fois la circu effectuée, il est temps d'ouvrir l'onglet Orbite de KER et de vérifier notre période orbitale :

     5h 59m 17.899s, c'est pas mal du tout sachant que nous cherchons à obtenir 5h 59m 9.4s :o) Pour peaufiner ça, nous allons passer le SAS en mode prograde, couper le moteur pour éviter toute fausse manip' et enclencher les RCS après avoir réduit leur puissante au strict minimum et passé les commandes en mode finesse (ouais, on fait la totale quoi :op )

     Ce n'est pas évident car (vous l'aurez remarqué ^^) la valeur a tendance à bouger toute seule, mais c'est nettement moins pire qu'avant ; il semblerait que le passage à Unity 5 lors de la MàJ 1.1 a pas mal arrangé la stabilité des calculs :o) Toutefois, pour avoir les 9.4s précisément il y a une petite astuce : quand la période orbitale passe sur cette valeur précise, mettez un coup de time warp. Le satellite passe alors "sur des rails" et la valeur ne bouge plus. TANT QUE VOUS RESTEZ EN TIME WARP ! Donc une fois atteinte la bonne valeur, on repasse plus en vitesse réelle et on revient sur le Space Center avec le bouton kivabien. Fini pour ce premier satellite, on n'aura plus besoin d'y revenir :o)

 

     Bon, il n'est pas PILE au-dessus du KSC, mais on s'en tiendra là. (vous voyez comment je soigne ma maniaquerie ? :op ) Il est important de viser la période orbitale précise, même s'il serait facile de se dire "bah, pour une 1 seconde, c'est pas la fin du monde", mais si le satellite se décale d'une seconde à chaque orbite, imaginez combien de rotation il aura effectué (et donc de décalage) lorsque vous irez faire un tour sur Eeloo où le voyage dure plusieurs années ? Donc, autant que faire se peu, on essaiera toujours d'avoir la valeur exacte ;o)

 

 

 

     On lance ensuite un second satellite, de type "extérieur" cette fois. On aura le contrôle plus longtemps sur ce dernier vu que notre premier satellite relaye le signal lorsque la courbure de Kerbin nous gêne. On n'oublie pas de paramétrer toutes les paraboles tant qu'on y pense, comme indiqué plus haut dans la page.

 

     On cible ensuite notre premier satellite. Idéalement on devrait effectuer notre poussée lorsque l'intercept angle atteint 90° (on veut placer ce sat' à angle droit de l'autre), mais on ne pourra pas le faire car on n'aura pas le contrôle. On va donc placer aussi un nœud de manœuvre et le faire exécuter par l'ordinateur de vol :

     On doit avoir 90° entre les deux curseurs de rencontre, ou du moins en théorie, car comme je le disais en préambule, ici les Communotron32 sont à la limite de leur portée et si notre angle est trop ouvert, paf!, on ne captera plus notre autre satellite et on n'aura plus le contrôle pour corriger. Ca se joue à quelques degrés seulement, 92 ou 93° maxi et c'est mort ; donc on préfèrera prendre un angle un peu plus fermé visuellement (pas 45° non plus hein ! ^^ ) En gros, faite une sauvegarde avant, on ne sait jamais :op Pour plus de facilité on peut envoyer le satellite avec un lanceur habité, puisque ce dernier s'en foutra d'avoir une connexion ou non vu que c'est le pilote qui est aux commandes ^^

 

     Ici après circularisation je me retrouve à 91.65° (indiqué par le phase angle), je me suis un peu loupé (il faut penser à prendre en compte la rotation de la planète, donc essayer de poser le nœud le plus tard possible, sans toutefois perdre le contrôle). Ce n'est pas gênant ici car j'ai toujours le contrôle, et je pourrais laisser ainsi, mais je vais corriger (argh, ça y est, je suis redevenu maniaque ^^ ). Je veux refermer mon angle donc je dois pour cela rattraper mon autre satellite ; il me faut donc tourner plus vite que lui. Ici ma période orbitale est de 5h 57m donc je le rattraperai de 3 minutes (environ) à chaque tour. L'angle peut remonter un peu selon la position du satellite sur l'orbite, mais au final il va bel et bien se refermer. Nous aurions eu un angle trop resserré il aurait fallut augmenter notre période orbitale pour qu'elle soit plus longue que l'autre satellite et le laisser nous distancer un petit peu.

Y'a plus qu'à attendre :o)

     Voilà qui est bon. Nous n'avons plus qu'à régler notre période orbitale à 5h 59m 9.4s comme précédemment, et nous aurons un second satellite en position.

Nous sommes à la moitié !

 

     On procédera exactement de la même façon pour le troisième satellite (type "interne") et le quatrième (type "externe") en les décalant à chaque fois de 90° par rapport au précédent, sachant que chaque satellite supplémentaire sera à chaque fois plus facile à placer car on aura toujours une meilleure couverture. Je ne remet pas toute la procédure, la page est déjà assez longue ^^

     Avec tout ça, on a déjà une marge de manœuvre confortable : pour peu que tout vaisseau non-habité quittant Kerbin soit équipé d'une Communotron32 (pour atteindre les satellites), on pourra déjà se balader sans restriction quasiment jusqu'à la SoI de la Mûn. En ajoutant une DTS-M1 pointée sur Kerbin, on pourra même aller faire un tour sur la Mûn et Minmus (en perdant le contrôle lorsque l'on passera derrière), et avec une parabole adéquate sur n'importe quelle autre planète (mais attention, pas sur leurs lunes éventuelles qui ne rentrent pas forcément dans le cône de nos satellites externes).

 

 

 

- La Mûn et Minmus
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     Pour remédier aux pertes de contrôle lorsque l'on passe derrière la Mûn ou Minmus, on peut aussi placer des satellites autour de ces dernières afin de garder un contrôle permanent, qui peut être nécessaire si on a des projets de colonisation.

     J'en parlais tout au début, pour trouver un bon placement et un bon type d'antenne pour notre layout, on peut utiliser ce site. Si l'on sélectionne par exemple la Mûn, on peut voir qu'un layout de ce genre fonctionnerait très bien :

     Le corps astral (body) est réglé sur la Mûn, le nombre de satellites (count) est de 3, l'altitude de 1 000 km et le type d'antenne sur Communotron16. Le graphique nous indique que les antennes serait à portée (la ligne entre deux est bleue, si la distance est trop grande elle devient rouge) et la portée stable des antennes (là où les zones d'effet roses des satellites se rejoignent au maxi) est de 2 673 km (ligne verte) alors que la SoI de la Mûn n'est que de 2 229 km (ligne jaune). De fait, on couvre TOUTE la SoI de la Mûn avec de simples Communotron16, c'est parfait, il n'a plus qu'à construire et mettre en place les satellites à un angle de 120° entre chaque :o) On pensera juste à ajouter une DTS-M1 pointée sur Kerbin, ou, si une seule déséquilibre le satellite, en mettre une seconde pointée sur Minmus pour vraiment minimiser les éventuelles pertes de connexion.
     Le fait de pouvoir tout couvrir avec des Comm16 est une bonne chose étant donné qu'elles consomment nettement moins que les 32. La Mûn (et encore plus Minmus) à beau être plus petite que Kerbin, on y tourne aussi moins vite donc on passera plus de temps dans l'obscurité et de fait, on devra mettre beaucoup plus de batteries sur nos satellites. Donc moins on consomme, mieux c'est ^^

 

     La partie inférieure du site donne des infos supplémentaires sur les Dv de lancement, sur des lancements multiples (j'y reviendrai sur un prochain tuto) et les durées nocturnes (mais il faut veiller à entrer la bonne consommation de toutes les antennes dans la "electricity consumption"), mais le plus important est bien le graphique.

 

 

     Maintenant que toute la SoI de Kerbin (et éventuellement ses lunes) sont couvertes, il va être temps de mettre ce réseau à profit pour aller scanner Duna et Ike :o)

 

(la suite est encore en cours de rédaction)